LA JORDANIE.

Publié le par laurent ravagni


Déjà 3 semaines que nous sommes en Egypte, et notre passage en Jordanie n'a pas encore fait l'objet d'un article à insérer dans le blog! Le temps doit passer trop vite.
Le passage de la frontière jordano-syrienne s'est effectué sans problème, si ce n'est le backchich réclamé par les douaniers. A l'arrivée dans le hall, Carnet de Passage en Douanes pour le véhicule en main, 2 hommes en uniforme  essayent de m'attirer vers l'un ou l'autre. Celui qui prendra finalement mon CPD me réclame 110 euros de taxe car le camion est diesel: devant mon étonnement et feignant de ne pas comprendre l'anglais et malgré son insistance, l'autre est intervenu et a repris le carnet  pour ensuite me demander 30 euros à voix très basse. Sur ma proposition de 23 dinars jordaniens ( JD pour les habitués) et de 200 SP ( Syrain Pound) le tout équivalant à 25 euros, il m'a rendu mon CPD, mais en le remplissant à moitié. Après vérification après être sortis de la frontière ( erreur de notre part), le tampon devant être positionné sur la souche est en fait mis sur le volet détachable réservé à la sortie. En comparant par la suite notre document avec un couple allemand à Aqaba avant notre sortie, nous nous apercevons que le leur est encore plus mal rempli, et ils ont eu droit aux 100 euros de "taxe diesel".
L'accueil dans ce pays sera semblable à celui que nous avons pu avoir en Syrie. Notre première nuit ici a été passée près de tentes bédouines: alors que nous venions de nous voir refuser un stationnement près d'un site touristique en travaux, nous nous sommes arrêtés à l'écart de la route en contre-bas de 4 ou 5 tentes. Quelques minutes seulement  se sont écoulées pour qu'un 4x4 nous rejoignent, nous invitant à nous rapprocher de leur campement. Après avoir franchis les 500 mètres qui nous séparaient, nous voilà assis sous la tente à boire le thé, et à essayer de dialoguer sommairement en anglais, il a fallu rester pour le dîner composé essentiellement de riz assaisoné à la cacahouète. La famille propriétaire de la tente était franchement très gentille, avec un couple très discret, des filles d'environ 20ans souriantes. Par contre, les 2 personnes du 4x4 qui n'étaient en fait pas chez eux étaient un peu collants, voir quasiment parasite pour le plus jeune d'également 20 ans, surtout avec nos filles bien entendu. Donc lever aux aurores le lendemain, je suis descendu seul pour les salutations habituelles car ce jeune était encore là alors que j'avais compris qu'il ne dormait pas là, et nous voilà reparti pour visite d'ancien chateaux du désert. Dommage, nous serions bien restés plus longtemps avec cette famille de nomades. Notons au passage que tout évolu: les déplacements se font en camions, et le téléphone mobile est omniprésent. Ne reste pour l'instant que l'élevage de chèvres et moutons qui justifie le nomadisme.

Les Ksars.

C'est en faite un nom qui regroupe pour les touristes très nombreux ici différents monuments qui n'ont que peu de chose en commun, mis à part leur situation dans le désert à l'Est d'Amann. Le premier que nous avons visité s'avère être une maison de chasse et peut-être d'orgie des califs de Damas, de la même dynastie que celle qui ont édifié le palais Azem de la capitale de l'actuelle Syrie. Malgré tout classé par l'Unesco, en raison de ses fresques apparemment unique dans le monde musulman: des femmes y sont reprèsentées, et même nue dans la partie hamam!
Le suivant était semble-t-il, mais sans certitude pour les experts, un caravansérail assez monumental sans franchement d'intérêts. Nous y sommes malgré tout restés pour les devoirs quotidiens, et la soirée fut passée en compagnie du marchand de souvenirs installés sous sa tente bédouine juste devant l'entrée. Après la boisson traditionnelle ici que je ne vous rappelle pas, il nous a invité pour le repas au coin du feu de bois. Juste le temps de prendre la voiture pour aller au village à 35 km, il nous abandonne sa tente avec ses marchandises. Après environ 2 heures d'absence, il nous revient avec le gardien du ksar, courses sous le bras. Il ne reste plus qu'à attendre que le poulet et le riz soit cuit selon une recette traditionnelle bédouine sur le feu de bois que les enfants se sont fait un plaisir d'entretenir. Cela permettra de tirer 2 bouffées sur le narguilé que tout le monde fume ici. Pour les fumeurs, cela peut certainement être bon! Le repas fut excellent. Très bon souvenir de ce personnage qui nous a fait mentir à propos du comportement des gens toujours en contact avec le tourisme.


La Mer Morte.

Faisant l'impasse sur la visite de la capitale où il y a certainement de beaux monuments à voir, mais dèjà précisé, nous avons un peu notre dose pour l'instant, nous sommes allés directement sur les rives de la Mer Morte. GPS bloqué à 0 mètre d'altitude, nous descendons encore au moins 100 à 130 mètres avant d'être au niveau de l'eau. Grave problème écologique en perspective, difficultés pour la population pour l'eau à prévoir, même si apparemment un projet de canal entre la Mer Rouge et la Morte est à l'étude, celui-ci ne faisant toutefois pas l'unamité. L'eau s'évapore sans être renouvellée par les rivières des Wadis (vallée) qui affluent, d'où la baisse importante du niveau ainsi que la concentration en sel.Le bain de mer est une expérience particulière: tout d'abord de grands panneaux au bord de la route préviennent du danger de la baignade en raison de la salinité de l'eau.A peine immergé, on ressent une sensation de picotements sur la peau, c'est très désagréable sur les lèvres et il faut à tout prix éviter les gouttes dans les yeux. Par contre, la flotabilité est incomparable, on a l'impression d'être un bouchon sur l'eau, il est difficile de s'y enfoncer.
Garer à environ 1 km d'un poste de surveillance militaire très rapprochés ici ( Israël est sur l'autre rive) les militaires après contrôle d'identité nous souhaitent une bonne nuit en faisant comprendre qu'ils veilleront sur nous, on peut passer la nuit sans soucis. Je crois que même sans eux, il n'y a pas de soucis,nous avions dormi la nuit précédente à quelques kilomètres sans problèmes, c'était gentil malgré tout.

Bains dans les sources d'eaux chaudes de Hammamat Afra.

Plusieurs sites aménagés se trouvent en Jordanie. Nous avons choisi celui d'Afra, apparemment moins usine que le plus important se situant près de Madaba sur la route de la mer Morte.Entrée payante pour accéder et pour y passer la nuit, avec 3 tarifs différents ( jordaniens , resortisants arabes et étrangers). Nous avions déjà vu cela à Alep, c'est un peu faucheux. Certes les touristes occidentaux sont plus friqués que la plupart des gens autochtones, mais on a le sentiment d'être pris pour une source à monnaie!
Baignade séparée homme/femme, touristes très rares, Loïc et moi seront seuls à aller à l'eau. Même si le bassin des femmes est entouré de hauts murs protégeant ou surtout empêchant les regards, les 3 filles sont restés au camion. L'ambiance est très populaire, et devant les difficultés de dialogue en anglais, les jeunes sont allés chercher un étudiant en français à la fac. Désireux de venir en France pour poursuivre son apprentissage, il était ravi de pouvoir s'entretenir avec nous.
Dans le premier bassin, l'eau est franchement trop chaude: impossible d'y plonger plus que les mollets.L'eau chargée en fer est trouble, impossible de voir le fond dans 40cm d'eau.
Le lendemain, après une halte dans une pinède sur la route de Wadi Musa ( village où se situe Pétra) pour un feu de camp pour le repas de midi, nous finissons le parcours avec un jet de pierre de gamins lors de la traversée d'un village. Malgré le très bon accueil général, certain ne semble pas apprècier les touristes.

Pétra, royaume nabatéen.

Qui ne connait pas Pétra pour ceux qui sont allés en Jordanie? C'est le passage incontournable de tout circuit dans ce pays! C'est en fait le lieu de sédentarisation d'un peuple nomade vers le VIème siècle av JC dans une vallée du sud de l'actuelle Jordanie.Commerçants d'encens, de myrrhe et d'épices, ils produisent de l'asphalte recueilli en Mer Morte. mais qu'est-ce donc que l'asphalte?  Les romains n'ont réussi à les envahir que par asphixie économique, il n'y a pas que les irréductibles gaulois à tenir tête à Jules...
On pénètre donc dans cette vallée par un étroit canyon de plus de 1000 mètres de long, en pente douce avec système de récupération d'eau de pluie qui semble très évolué pour l'époque ( des canaux identiques seraient encore utilisés en Israël). Les plus importants vestiges sont des tombaux taillés à même la roche dans une paroi verticale. Le plus connu et plus beau à une hauteur de 43m. Se trouve également un théatre ressemblant aux théatres romains, mais lui aussi taillé dans la masse.Après une ascension de 3/4 d'heure, à pied pour nous ou à dos d'âne pour les pauvres touristes descendus de leur bus, une autre facade appelée monastère fait face au mont Aaron, où est édifié le tombaux du frère de Moïse. Vue superbe sur des wadis aux versants abruptes.
A notre goût, le site est intéressant sans plus: certes quelques façades sont splendides, mais la foule de visiteurs et le prix exorbitant du billet gâchent un peu le plaisir.

Aqaba, Mer Rouge, poisson.

Filons maintenant vers l'extrème sud, à la frontière de l'Arabie Saoudite et Aqaba, ville portuaire détaxée.Recherche de la Poste pour les envois des évaluations des écoliers, et renseignements pour le ferry et ensuite baignade.
Pourquoi un ferry alors que seulement 15 km nous séparent de l'Egypte en traversant Israël? Simplement parce qu' il est impossible d'obtenir les visas syriens, soudanés et lybiens si un tampon sionniste figure sur notre passeport! Donc, nous passerons une nuit en mer pour arriver à Nuweiba au petit matin.
Le golf d'Aqaba recèle des coraux et poissons multicolores qu'il est possible de voir après quelques brasses depuis la plage. C'est un beau spectacle qu'une réserve naturelle essaye de préserver, mais dès le masque dans l'eau, bouteilles, cannettes et pneu de camion gache la vue!

Publié dans Articles des grands

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I
Merci pour tous ces commentaires et ces belles photos qui nous rappellent nos vacances, vous avez bien du mal pour avoir les formalités, bonne continuation et bises à tous. Mamie
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A
Je vous envoie des bisous de Lorraine.<br /> On pense très souvent à vous.<br /> Profitez bien de ce magnifique périple pour nous :-)
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L
c'est toujours avec beaucoup de plaisir que je lis les articles et regarde les photos, beaucoup de passage me font penser au Burkina Faso, c'est avant tout une aventure humaine quoiqu'on en dise. L'hospitalité est omnie présente et chaleureuse, ici il neige !!!!! bonne route gros bisous à toute la famille. Laurence
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Y
Merci pour tous ces commentaires et ces jolies photos. Heureusement que l'accueil des habitants est sympa parce que le passage des frontières est plutôt sdécourageant. Bonne continuation pour votre voyage. Bisous Yvette
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I
Merci pour tous ces commentaires, ils nous permettent de voyager avec vousbises à tous Mamie
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